Jean-Marc Zulesi

Jean-Marc Zulesi, député des Bouches-du-Rhône et président des ateliers de l’innovation dans le cadre des Assises nationales de la mobilité

Dans quel cadre avez-vous collaboré avec l’Ifsttar ?


Jean-Marc Zulesi :
En septembre 2017, le ministère des Transports a lancé les Assises de la mobilité, une consultation nationale sur les déplacements du quotidien. L’objectif est de préparer la loi d’orientation des mobilités présentée en Conseil des ministres au premier semestre 2018, et qui définit la stratégie gouvernementale en matière de transports sur les dix prochaines années. À Salon-de-Provence comme en région parisienne, les chercheurs de l’Ifsttar ont contribué activement à ces Assises. Ils ont participé à des tables rondes thématiques et à des ateliers dédiés à l'innovation pour des mobilités plus propres, plus solidaires et plus connectées. À cette occasion, ils ont débattu avec d’autres chercheurs mais aussi avec des élus, des chefs d’entreprise et de start-up, des représentants d’associations et de syndicats, des usagers.

 

« L’avenir des mobilités passe par l’innovation »


Quels sont les enjeux de la mobilité de demain évoqués durant les Assises ?

J.-M.Z. : Il s’agit de pouvoir proposer à nos concitoyens des transports et des infrastructures plus efficients et plus sûrs, en optimisant l’aménagement et la protection des territoires. Pour ma part, je suis convaincu que les solutions à ces défis viendront de l’innovation, davantage que de la construction de nouvelles infrastructures. Il faut encourager encore plus le développement du covoiturage, des véhicules autonomes, de l’autopartage et de l’intermodalité, ainsi que les mobilités actives comme le vélo. À l’issue des Assises, le 13 décembre 2017, j’ai remis officiellement à la ministre des Transports mon rapport détaillant trente-cinq propositions concrètes en ce sens. Parmi elles, citons par exemple la création d’une plateforme « Mobilité et innovation » ouverte à tous les acteurs publics et privés, ou encore l’ouverture et l’exploitation des data pour fluidifier les circulations et faciliter le covoiturage, dans le respect des usagers. Toutes ces propositions doivent contribuer à créer un cadre juridique et réglementaire flexible, favorisant les évolutions technologiques à venir.

Que retenez-vous de la contribution de l’Ifsttar à cette consultation ?

J.-M.Z. : L'apport de l'Ifsttar a été intéressant à plusieurs égards. Forts de leur expertise, les chercheurs abordent les problématiques avec pragmatisme, à travers le prisme scientifique et à partir de leur expérience de terrain. Les idées et solutions qu’ils proposent sont au cœur de l’innovation. Je pense en particulier à leurs recherches sur les smart cities et sur les réseaux de capteurs enterrés, capables d’identifier les véhicules trop chargés qui endommagent le plus les routes. On peut citer aussi la modulation des péages selon le taux d’occupation des véhicules, ou encore l’ouverture de voies réservées aux automobilistes qui pratiquent le covoiturage. Globalement, l’Ifsttar préconise de renforcer et d’accélérer la gouvernance et la planification des transports par les pouvoirs publics, afin d’intégrer dès à présent les solutions de mobilité innovante dans les schémas de transport et de déplacement.